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Le magazine Amours Bio pour votre bien-être

Membre 78786 : Helene
21/08/2014
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Certaines personnes disent que les chevaux (quand ils n’usent pas même du terme « canassons ») ne sont pas intelligents, ne faisant que répéter ce qu’on leur a appris. J’ai de nombreux exemples du contraire, dont celui-ci. J’étais dans un pré où il y avait 7 poulains TF (Trotteurs Français) en croissance, en attente d’entrainement. Je m’occupais (par passion) de les habituer aux contacts (pansage, curage des pieds, licol, marche en longe) pour faciliter leur débourrage. J’avais des affinités avec plusieurs poulains et un préféré Quercy, bien que son propriétaire m’avait pourtant prévenue de me méfier de lui, l'annonçant comme étant dangereux, car sournois et botteur. Mais je me méfie pour ma part des préjugés et des apriori et je préfère me faire mon opinion par moi même. Je pratique depuis longtemps la "cohérence cardiaque" (comme la prose de M. Jourdain, instinctivement), pour surmonter les appréhensions, pour endurer les contrariétés, les situations de blocage que je connais depuis mon enfance.... Je m'en suis donc occupée de Quercy calmement (j'utilise aussi la communication "mentale" ou même plutôt "sensitive") et ce poulain s'est révélé au contraire attentif, adorable et même très câlin. Il y avait par contre un autre poulain, Quilou, avec qui « le courant ne passait pas » de sa part (il ne semblait pas apprécier le contact affectif) mais je m’appliquais à m’en occuper autant que les autres. Un jour, alors que j’étais en train de ramasser des plantes pour mon herbier à une centaine de mètres du troupeau, Quilou est venu au petit trot vers moi. Mais la surprise agréable s’est vite transformée en cauchemar, car il s’est mis à m’attaquer très violemment : cabré avec mouliné d’antérieurs pour essayer de me frapper réellement, et morsures auxquelles je n’ai pu échapper qu’en me réfugiant derrière un puits en pierres. Dès que je m’éloignais du puits pour tenter de rentrer chez moi, le poulain recommençait à m’attaquer. Regardant dans la direction du portail, en me demandant comment j'allais pouvoir rentrer, le reste du troupeau se trouvait sur la trajectoire de mon regard. J’ai vu Quercy lever la tête et tandis que Quilou essayait de me mordre en passant au dessus de la margelle du puits, Querçy a ainsi pu observer une nième attaque, même si ce n'était pourtant pas la plus spectaculaire. Quercy s’est aussitôt élancé au grand galop dans notre direction. Quand je l’ai vu approcher, les oreilles plaquées en arrière et toutes dents en avant, j’ai cru un instant qu’il venait lui aussi m’attaquer ! Mais en fait, il s’est rué sur Quilou pour l’éloigner de moi, le poussant même jusqu’à la limite du terrain, et le corrigeant jusqu’à obtenir qu’il reste immobile le long de cette clôture. Puis Quercy est revenu vers moi, au petit galop, puis au petit trot, avec un port de tête fier et altier. Son regard doux et sa tête ensuite posée doucement sur mon épaule, me faisait ressentir son souffle dans mon cou. Je ressentais sa fierté de m’avoir défendue et de venir chercher ainsi la récompense de son action, en câlin. Je précise que jamais je n’aurai imaginé qu’un cheval puisse prendre ma défense (donc pas d’influence « télépathique ») : c’est bien lui, et lui seul qui a analysé la situation, qui a estimé que j’étais en danger et qui a décidé d’agir pour me venir en aide, en vertu d’une relation affective qu’il a ouvertement démontrée ! Le fait que Querçy soit venu me sauver a renforcé encore nos liens. Mais lorsque Quercy est parti à l’entrainement, il s’avérait très rapide et était sensé faire carrière en courses. Vu ses hautes (et coûteuses) origines, il n’était pas sensé être réformé, donc je n’avais pas d’espoir de «faire ma vie» avec Quercy. J’ai donc renoncé à lui, et lorsqu’un autre poulain du même groupe, pas assez rapide, devait partir à l’abattoir, en réalité, ce n’est pas moi qui l’ai choisi, mais Quitus qui m’a choisie et demandé de manière particulière de le sauver (ce serait encore une autre belle histoire à narrer…). Mais même si après sa mise à l’entrainement, je suis restée 2 ans sans nouvelles de Quercy, je ne l’ai jamais oublié. Lorsqu’en raison de son comportement (dit « caractériel », il a même causé 3 accidents) son propriétaire a réformé Quercy, il devait partir à l’abattoir (comme la majorité des chevaux de courses…). Mais j’en ai eu l’intuition : j’ai repris contact avec l’entraineur juste à ce moment, et j’étais là à temps pour l’intercepter et le sauver. Je l’ai acheté sans la moindre hésitation pour mon mari, pourtant cavalier débutant. Je suis sûre qu’il m’a reconnue et j’ai appris à mon mari comment aborder Quercy (il y a du cœur mais il y a aussi de la «technique pédagogique»… plus que « dressage »). Quercy s’est montré un cheval adorable, sur lequel je faisais ensuite monter des enfants et des débutants en toute confiance. En fait de caractériel, il rendait ce qu’on lui donnait : si on le méprisait et si on le frappait, il frappait. Si on lui donnait de l’Amour, il rendait de l’Amour. Ce n’est pas plus compliqué que ça ! Malgré les aléas de la vie et surtout malgré l’instabilité "pilotée" de mon mari qui nous a conduit à quitter notre belle propriété et à ne jamais pouvoir nous réinstaller nulle part (en vertu de «il y a mieux ailleurs»), durant les 20 années de nomadisme qu’il nous a fait subir, je n’ai jamais voulu abandonner mes chevaux pour «simplifier ma vie» comme d’autres personnes me le conseillaient pourtant vivement. Quercy et Quitus nous ont suivis partout : je me suis toujours démenée pour trouver des endroits où ils seraient bien. Quercy est mort de vieillesse avec nous à 21 ans. Quitus a failli partir à 23 ans d’une hépatite avec complications. Le vétérinaire me conseillait une euthanasie, mais j’avais la conviction que ce n’était pas la fin et j’ai tout voulu faire pour le sauver : en 1 semaine, il était de nouveau sur pied. Il a tenu encore 8 ans de plus, assumant le rôle de Tonton et maitre d'école des poulains de l’élevage. Quitus m’a quittée l’an dernier, à 31 ans, je redoutais que ce soit très difficile, mais j'étais loin d'imaginer la journée de cauchemar que serait celle de son départ, car c'est le jour où mon mari me quittait aussi (après 27 ans de mariage) : journée absolument terrible que je ne suis pas prête d'oublier… Mais je sais qu'il n'aura jamais connu l'angoisse de l'abattoir, je l'ai sauvé et je ne l'ai jamais abandonné. Mais qui sauve l’autre en réalité ? Peut-être que ce n’est pas moi qui les ai sauvés en vérité, et que ce sont eux qui m’ont sauvée sur d’autres plans...

Auteur : Helene
Date : 21/08/2014
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